samedi 2 février 2008

Une maison des adolescents pour Annecy

Si les jeunes de 12/25 ans connaissent une période de vulnérabilité dans leurs liens sociaux, leur insertion, leur orientation et souvent leurs moyens de vivre, leur hygiène et leur santé, peu d’entre eux s’adressent spontanément aux services institutionnels ou associatifs qui pourraient les aider. Ce sont malheureusement les plus exposés qui s’isolent. Dans les situations de détresse, on constate que ces jeunes ont longtemps dérivé vers des espaces dépourvus d’acteurs sociaux, ou rebondi entre des lieux d’accueil multiples, insuffisamment coordonnés ou trop spécialisés. Bénévoles et professionnels partagent ce constat avec les parents, les amis et les alliés des adolescents concernés, au sein des nombreux services publics ou associatifs à vocation éducative, sanitaire ou sociale.

Une quinzaine d’associations et de services ont donc cherché à mutualiser leurs pratiques d’intervention pour optimiser leur accessibilité et leur efficacité. Il s’agit de faire mieux connaître l’offre, d’harmoniser l’accueil et les réponses apportées, d’accompagner les jeunes sur des trajectoires complémentaires et interactives, tout en respectant les espaces intimes et privés de chacun. La formule recherchée pourrait s’inspirer du modèle des « Maisons des adolescents », tel que plusieurs villes de France l’ont mis en œuvre sur des dimensions très variables. Sans créer de structure supplémentaire, une sorte de « guichet unique » serait offert aux jeunes mais aussi à ceux qui y sont attentifs : familles, bénévoles, enseignants... Des ressources, des diagnostics et des savoir-faire seraient ainsi partagés, sans renoncer aux spécificités de chacun ni confondre les mandats officiels (éducatifs, sanitaires, sociaux, judiciaires…). En pratique, l’accueil serait assuré par des vacations décentralisées d’intervenants des services participant à la structure, coordonnés par un noyau d’animateurs permanents. Surtout, les dysfonctionnements propres à chacune des composantes comme à leurs interfaces seraient soumises à des analyses concertées, au sein d’un comité collégial transversal d’où seraient également initiées des modalités d’animation originales, récréatives ou festives : colloques, petits-déjeuners ou cafés-débats, festivals…

Peu coûteux car s’appuyant sur des dispositifs existants, rentable car il aura justement pour effet de les rendre plus productifs, souhaitable car trop de jeunes sont réellement en souffrance, ce programme est officiellement préconisé par l’Etat selon un « Appel à projet » renouvelé chaque année. Un financement partiel est proposé en investissement et en fonctionnement, à la condition d’un engagement local politique et financier équivalent. Les élus de la majorité auxquels ce projet a été présenté se montrent pour le moins sceptiques et circonspects, quand ils n’y sont pas ouvertement hostiles. Ceci en dépit de la contribution expertale largement concertée qui leur est offerte, et d’un remarquable travail de préparation et d’enquête par les services socio-éducatifs du Conseil Général et des communes du bassin…Une société qui ne reconnaît pas les difficultés de ses jeunes est en danger ! En outre, mon expérience auprès des familles m’a convaincu que l’adolescence concerne bel et bien tous les âges. Si je suis élu, je prioriserai d’autant mieux ce projet que j’y travaille depuis quatre ans.

1 commentaire:

la boite a tout faire a dit…

Bonsoir !

Je pense que c'est une trés bonne idée. Je trouve qu'il y a un certain mal-être qui s'installe chez les jeunes, à la recherche d'une identité.

Je pense qu'il y a sûrement quelque chose à faire, un premier pas ...

La situation de cet enseignant qui a été mis en garde à vue pour "une gifle" me laisse perplexe, je l'avoue... Oups, pardon, c'est hors sujet !

Bon, revenons à nos moutons ... Une maison pour les jeunes serait un premier pas vers le dialogue inter-générationel ( pas sûre de l'orthographe, là).

Sinon, le blog est trés bien, clair et lisible. Ne pas changer la couleur de fond. J'aime bien aussi les photos qui défilent.

Allez, @ pluche

Camille